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Festival Off Avignon 2022 - La presse en parle


Réforme - David Schwaeger

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" J’ai voulu également laisser la place dans ma sélection à des genres moins connus et moins en vogue dans le festival. Si le théâtre classique ou le théâtre de texte vous ennuient, pourquoi ne pas essayer le music-hall ? Dans la grande tradition du mélodrame en musique, la Compagnie le Bateleur Théâtre vous propose un voyage dans le Paris des maisons closes, à l’orée de leur fermeture, décidée en 1946 par la loi Marthe Richard.
On glisse en musique – dans une ambiance de jazz manouche inspirée de Reinhardt et de Grappelli, magistralement restituée par un trio de musiciens chevronnés – dans le quotidien de trois superbes et touchantes prostituées qui se réconfortent, se chamaillent et vivent avec le plus de drôlerie possible leur quotidien peu reluisant. Mais quand la sémillante et naïve Jacotte tombe amoureuse du souteneur Momo, porte est ouverte sur le drame, sur fond de fermeture des lupanars, qui offraient aux filles une relative protection.
Superbe comédie musicale, à la mise en scène soignée et à la distribution remarquable – on soulignera notamment l’énergique performance, tout en sensualité et sensibilité d’Alyzée Lalande en Jacotte – Belles de nuit offre aux spectateurs non seulement un
divertissement de qualité, mais aussi une réflexion profonde et inspirée sur le sujet de la prostitution. Un excellent moment."

VIVANTMAG - Myrial Chazalon


" Admirative du travail pluridisciplinaire des comédiens, je tenais à assister à un spectacle musical. Mon choix s’est porté sur Belles de nuit qui retrace un épisode de notre histoire qui n’est pas retranscrit dans nos livres d’école.

 

Dès notre entrée dans la salle, nous sommes accueillis par un trio guitare-violon-contrebasse qui joue quelques standards des années 40, nous plongeant déjà dans l’ambiance de l’époque. 1946 : Yvonne, patronne au grand cœur de la maison de plaisirs Belles de nuit reçoit une lettre de la Préfecture de Paris. Il faut qu’elle annonce à ses « filles » que, dans 15 jours, la loi « Marthe Richard » va s’appliquer : c’est la fermeture définitive des maisons closes. Les filles, ce sont Jacotte, l’écervelée romantique, Lucienne la désabusée et Jeanne, la dominatrice au dramatique passé. Et puis il y a Maurice, dit « Momo » de retour du bagne et séducteur de ses dames qui essaie de tirer son épingle du jeu : le trottoir c’est son avenir assuré, il va tenter, par tous les moyens de débaucher les filles d’Yvonne. !


C’est extrêmement bien écrit avec la gouaille parisienne symptomatique de cette époque : on se croirait dans un roman noir d’Auguste Le Breton. Les comédiens maîtrisent totalement tous les genres : jeu, chant, danse, musique. La scénographie est maîtrisée : le décor est modulable selon que l’on se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur de la maison. La musique est jouée en direct avec brio, comédie (ou plutôt mélodrame) musicale oblige !
Ce n’est pas un genre que j’affectionne habituellement, mais j’avoue que je m’y suis laissée prendre à tel point que quelques frissons m’ont parcouru les bras sur la scène finale. L’émotion était palpable, même jusqu’au salut de la troupe et les larmes tout juste contenues de Bénédicte Charpiat (Yvonne).
Je ne peux que vous conseiller de rencontrer ces Belles de nuit, vous passerez un grand moment de théâtre."

Hellotheatre.fr - Charlotte Henri

 

Les belles de nuit ont des rêves

Dans ce monde de la nuit, les lumières rouges éclairent le plateau. Les trois belles se tiennent là, debout, chacune devant une vitrine. De leur regard charmeur et malicieux, elle ennivrent le public. Nuit et jour, ici elles vendent de l’amour. Mais quel monde les attend si les maisons closes n’ont plus le droit d’exister ? Quel avenir peuvent-elles espérer sans leur protectrice Yvonne, la tenancière du lieu ? Les belles de nuit ont des rêves, des espoirs et des désirs. L’une est encore une gamine naïve, l’autre a vécu mille vies et côtoyé les plus grands hommes. Toutes vont devoir se résoudre à la disparition de ce qui rythme leur vie, à la fin de ce qui mettait un cadre dans leur quotidien. C’est une histoire émouvante, un plongeon dans une époque qui paraît si lointaine, avec ses codes et ses croyances. 

 

Rythme, justesse et musicalité 

C’est un spectacle dont on doit l’écriture et la mise en scène au compositeur Jonathan Kerr et à la chanteuse Bénédicte Charpiat. Exercice difficile que de mettre en musique de telles histoires et un sujet si complexe. On aurait vite fait de tomber dans la caricature ou dans l’obscène. Et pourtant, le défi est relevé avec beaucoup de talent. Rythme, justesse (petit bémol sur le solo de Jacotte, peut-être un peu trop ambitieux!) et musicalité sont le fil conducteur de ce moment de théâtre. On s’attendrit de l’histoire de ces jeunes femmes, emportés par l’orchestre jazzy qui les accompagne. On se laisse transporter tant par les vacillements des corps et la clarté des accords que par l’histoire touchante de ces femmes dont le destin n’est plus maîtrisé.  

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